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dimanche 17 octobre 2010

Dimanche 17 octobre : Une lueur de liberté

Tout le monde  a certainement déjà entendu parler de l’insécurité en Haïti : des 4 à 5000 prisonniers qui se sont fait la belle le jour du séisme, des gangs qui s’affrontent pour le contrôle du territoire et autres trafics en tout genre… Et c’est avec cette idée terrifiante que je suis moi-même arrivée ici ! Mais voilà, après plus de quinze jours passés dans le pays, vivant dans la banlieue éloignée de Port-au-Prince, je puis désormais dire que les seules personne dangereuses que je rencontre sont les conducteurs de taxi-moto, de taxi collectif (appelés ici les « taps-taps »), de véhicule personnel et… les piétons ! Autant dire que tout le monde est potentiellement dangereux pour les autres mais aussi et surtout… pour lui-même !

Personnellement, pour me rendre au cybercafé le plus proche, je prends un taxi moto puis un « tap-tap », soit  moins de vingt minutes de trajet en tout et pour tout, toujours accompagnée. Les deux premiers jours, j’étais contente d’avoir un « garde du corps » ! Toutefois, le cinquième jour, je demande à me rendre seule au cybercafé : je connais désormais bien le chemin et je pourrais même m’y rendre à pied si ce n’était pas la saison des pluies… La réponse fut sans appel : non !

On m’explique que c’est dangereux. Je veux bien admettre que se promener dans les bas-quartiers de Port-au-Prince soit dangereux, mais ici ? Qu’y a t-il de si dangereux sur mon petit trajet, qui plus est en plein jour ? On me répète alors que c’est tout le pays qui est dangereux, très dangereux ! Chacun y va de sa petite histoire : la semaine précédente, on a assisté à une agression en plein centre ville. Un type habillé façon « rappeur US » avec des chaînes « bling-bling » en or  s’est fait tiré une balle dans le pied, a été dépouillé de ses bijoux et de son argent, et en plein jour !

J’avoue que toutes ces histoires me font peur... Mais je ne m’habille pas en « rappeur US », je ne porte pas de collier (comme il m’a été recommandé de le faire) et en plus je n’ai pas l’intention d’aller en ville, mais juste au cybercafé d’à côté !

Mais rien n’y fait… J’ai encore été accompagnée ce jour-là ! Mais contrairement aux autres, c’est moi qui ai donné les indications au chauffeur du taxi-moto (en créole s’il vous plait !), et qui ai dis stop au « tap-tap » 200 mètres avant le cybercafé… Pourquoi 200 mètres avant ? Pour qu’il puisse s’arrêter 200 mètres après, une fois que les freins ont bien voulu fonctionner ! Ayant démontré à l’aller comme au retour que je savais monter à moto, héler un « tap-tap », dire merci chauffeur quand je suis assis à coté de lui et « taper mou si vou plé » lorsque je suis à l’extrémité de la voiture, j’ai enfin eu le droit de sortir de la maison seule, comme une grande, sans qu’il ait quelqu’un qui me surveille 24 heures sur 24 !

Cette nouvelle liberté reste somme toute limitée me direz vous… Mais pas question d’aller seule en ville ! Ils m’ont tous fait tellement peur que l’idée ne m’effleure même pas l’esprit pour l’instant !

Ps : C’est pour toutes ces considérations sécuritaires qu’il n’y toujours pas de photo sur le blog… Je n’ose pas sortir mon appareil photo en ville ! De toute façon il n’y a rien à photographier, hormis les ruines du palais présidentiel et de la cathédrale, que beaucoup ont déjà vu à la télévision ou sur internet !

1 commentaire:

Unknown a dit…

Fais attention à toi ma belle!
J'espère que tout va bien. On pense tous à toi!
Je t'embrasse AS